Mallarmé qui se rend compte de la contingence de la Notion une fois qu'elle se met en contact
avec le langage et pour qui la littérature et la pensée sont inséparables a inventé une
nouvelle approche mythologique au langage. Celle-ci récupère l'ancien système des ressemblances
où le mot était l'équivalent de son concept. Pourtant cette approche mythopoétique - une
production négative de mythes qui est symptomatique de l'histoire de l'esthétique occidentale -
réussit par son échec mimétique même à reproduire une homogénéité au niveau de la forme. Nous
démontrons par des analyses de textes linguistiques et critiques comme les Notes sur le
langage et Le mystère dans les lettres de proses et de poèmes comme Igitur les Divagations
Épouser la Notion le Sonnet en X et Un Coup de Dés et à partir de phénomènes contemporains
qu'il ne s'agit pas tant de l'art imitant la nature ou vice versa mais plutôt de la répétition
de la production de la nature et de la nature d'un langage qui crée des mythes. Les nouvelles
ressemblances de cette poétique sont donc doublement mimétiques à la fois imitant et devenant
nature. C'est une poétique qui reflète les découvertes en linguistique au dix-neuvième siècle
comme chez Müller pour qui le langage est le travail de la nature mais qui avant tout se
situe inéluctablement dans les trous de la pensée occidentale. Elle exige un travail qui tient
compte de son devenir comme constitué épistémologiquement.