De Feuerbach à Derrida de la gastronomie au cannibalisme et de la saveur à la terreur cette
étude décline les différentes postures du sujet mangeant. Plus précisément et résolument ancré
dans un corps placé au centre du présent volume c'est d'abord un sujet phagique jouissif qui
triomphe dans l'autobiographie gastronomique. Mais l'étude examine également les modalités
d'apparition d'un sujet dysphorique émietté spectralisé ou vampirisé aussi bien dans les
littératures de l'éclatement de soi que dans les mises en spectacle des déchirements
identitaires de l'art corporel. Les contributions permettent enfin de voir comment la métaphore
(auto)phagique pathologique chez les grands lecteurs toujours digestive voire stercoraire
se littérarise dans une quotidienneté diarique recyclée ad nauseam se redéfini
philosophiquement dans un rapport circulaire au monde et voit son essence sondée par la
philosophie anti-idéaliste et postmoderne. Enrichies de l'apport de disciplines différentes
les AutoBioPhagies aspirent en effet à réunir ce que la tradition occidentale a désuni : les
deux fonctions principales de la bouche celle de la parole et celle de la nourriture.