Au vingtième siècle l'essor d'une présidence américaine forte est inséparable de la montée en
puissance du discours. Véritable pouvoir informel la prise de parole publique s'est imposée
lors des campagnes électorales mais également pour gouverner représenter la nation en
célébrer les valeurs et faire pression sur le Congrès. Elle a donné naissance à une riche
tradition rhétorique et relève surtout de la manipulation des affects de l'opinion publique.
Cet ouvrage étudie la manière dont la parole présidentielle se plie aux formats et aux
exigences mercantiles des médias pour proposer au peuple deux versions faussement antagonistes
du rêve américain. Fille de la présidentialisation du système politique n'en a-t-elle pas
accompagné la démocratisation avant de proliférer afin de compenser le déclin des partis et la
fermeture croissante du champ politique ? Ce livre retrace l'essor de la parole présidentielle
étudie ses fonctions de l'élection du président à l'exercice du pouvoir en passant par la
célébration des rites de la religion civile et éclaire la manière dont les présidents
exploitent ses règles rituelles et rhétoriques.