Ecrivain précoce et renommé durant les dernières années du XIXe siècle Marcel Schwob abandonna
cependant bien rapidement la plume. Cette «panne d'écriture» fut expliquée par manque de
preuves et de témoignages directs par des événements dans la vie de l'auteur. Il nous semble
toutefois que l'évolution de l'écriture de la fiction à l'intérieur même des contes a mené à
une impasse de laquelle l'auteur en quête d'une nouvelle inspiration ne pouvait se
soustraire. Une analyse minutieuse des récits brefs indiquera comment la conception même de
l'imaginaire de l'écriture et de la réécriture chez Schwob imprégné par la vision
décadento-symboliste sous-tend l'oeuvre et annonce sa limite sa propre mort. L'érudition tant
vantée de l'auteur du Livre de Monelle permettant une création riche et originale pour son
époque concourt à l'étouffement de la fiction. En particulier les recherches linguistiques de
l'écrivain principalement sur l'argot se trouvent à la base de cette aventure littéraire. De
son premier conte paru dans une revue aux Vies imaginaires le lecteur assiste à l'élaboration
d'une littérature de l'impossible.