Lorsque l'être se meut il engage avec lui la totalité du monde au sein duquel il se meut et
qui n'a de sens que par rapport à ce mouvement initial. Le mouvement n'est pas un simple
déplacement relevant de la res extensa : il engage mon corps et le corps du monde dans une
relation en perpétuel devenir qui n'est jamais fixée. Le lieu de rencontre entre le mouvement
de l'être et celui du monde est le corps ancré sur la terre point d'appui originel ce dans
quoi et ce sur quoi le mouvement prend corps. La terre est bien ce corps sol d'expérience de
tous les corps sur laquelle le mouvement a lieu en s'éloignant d'elle qui se meut pour moi
dans ma représentation empirique du monde. Le corps est toujours en attente d'un mouvement
d'une mobilité d'une variabilité ouvrant un espace de jeux de possibilités.La terre est alors
ce corps mondain dans la multiplicité des corps humains. Le mouvement et le repos sont relatifs
au « Corps-sol » qui fait un avec ma chair corporelle. La corporéité du mouvement de notre vie
se manifeste par le fait biologique que le sens de tout mouvement c'est la vie elle-même dans
ses fonctions de conservation de protection et de reproduction.