L'histoire des armistices de juin 1940 mérite un volume spécial qui entre tout naturellement
dans la série des Documents diplomatiques français . Certes le déroulement de ces journées
dramatiques a été maintes fois raconté. Mais on connaît moins bien les notes manuscrites ou
dactylographiées les conversations téléphoniques les dépêches et les télégrammes qu'ont
échangés les négociateurs français et le gouvernement installé à Bordeaux. Voilà des textes
qui restituent l'atmosphère apportent d'indispensables informations confirment ou infirment
les interprétations des acteurs et des historiens.En l'espace de deux semaines la France
bascule. Ses armées se sont bien battues. Elles ne cessent pourtant de reculer. Les Allemands
entrent dans Paris le 14 juin. Deux jours plus tard le président du Conseil Paul Reynaud
démissionne. Pétain lui succède et décide de s'enquérir des conditions d'un armistice. Le 19
juin les pourparlers avec les Allemands commencent à Rethondes dans le wagon-lit où le
maréchal Foch avait vingt-deux ans auparavant dicté ses conditions à l'ennemi. Les Français
tentent de négocier pied à pied. En vain. Ils sont soumis à un ultimatum. L'armistice est signé
le 22 juin à 18 heures 50 (heure d'été allemande). Les négociations de Rome avec les Italiens
sont moins difficiles. Elles aboutissent à la signature d'un second armistice le 24 juin à 19
heures 12. L'arrêt des combats est fixé au 25 juin à 1 heure 15.Les négociations d'armistice
allaient-elles à l'encontre de l'accord franco-anglais du 25 mars? Les combats auraient-ils pu
se poursuivre en Afrique du Nord? Fallait-il accepter les conditions draconiennes des
vainqueurs? Pouvait-on compter sur l'entrée en guerre prochaine des États-Unis? La France
a-t-elle sauvé sa flotte et son Empire? Autant de questions fondamentales et angoissantes sur
lesquelles les documents diplomatiques apportent des réponses parfois nettes parfois confuses
et contradictoires.