Qu'une population réduite à un état de misère conteste sa situation sociale et revendique de
meilleures conditions de vie semble normal. En revanche pourquoi dans des pays prospères
comme le Canada et la Belgique pétris de tradition religieuse et bien protégés socialement
retrouve-t-on les contestataires radicaux ? Il peut sembler paradoxal de trouver dans ces pays
par ailleurs imprégnés de conservatisme des librairies alternatives des groupes communistes
et anarchistes des journaux d'opposition radicale des altermondialistes etc. De
l'anarcho-syndicalisme au syndicalisme révolutionnaire du nationalisme égalitariste à Mai 68
de la lutte pour les droits des sans-papiers à l'action des chômeurs de multiples formes
d'actions et d'organisations se sont développées qui confèrent à la notion d'extrême-gauche des
sens fort divers qu'aucune définition ne permet de cibler exactement. Qui compose et dirige
ces groupes ? Dans quelles traditions s'enracinent-ils ? Quels liens entretiennent-ils avec les
classes populaires avec une classe ouvrière souvent peu critique envers le système ? Les
schémas idéologiques classiques permettent-ils d'en saisir la nature et leur place dans
l'histoire ? Cet ouvrage à travers les travaux et comparaisons de chercheurs belges et
canadiens explore un concept indécis qui traverse les modes et exprime une volonté
indéracinable de bousculer les « vieux mondes ».