Pendant tout le Moyen Âge et au-delà les Messins eurent le souci d'écrire l'histoire de leur
cité pour exalter leur passé justifier leurs droits voire en revendiquer de nouveaux. Ce
travail d'écriture a été entrepris et poursuivi dans l'entourage des évêques où a été rédigée
par étapes une histoire des évêques des origines apostoliques de l'Église messine jusqu'au XVIe
siècle. Les abbayes et les couvents dans des annales et des cartulaires ont conservé le
souvenir de leur fondation et du développement de leur établissement pour affirmer leur place
dans la cité et défendre leurs droits. À partir du XIVe siècle et jusqu'à la réunion de Metz à
la France les bourgeois et les patriciens composent des chroniques en langue vulgaire pour
conserver la mémoire de la communauté urbaine magnifier son passé et défendre sa politique. Le
résultat est une historiographie et une hagiographie d'une remarquable continuité avec des
prolongements jusqu'au XVIIe siècle. L'étude méthodique de cette production historiographique
sans équivalent dans les autres villes françaises mis à part Paris fait l'objet du présent
ouvrage première synthèse sur cette question.