L'approche « située » en tant que courant théorique à part entière regroupe un large ensemble
de travaux scientifiques. Cet ouvrage met en avant la pluralité des modèles développés dans ce
courant réunis sous le label de cognition située ou d'apprentissage situé. En contraste avec
certaines conceptions situationnistes radicales qui évacuent toute référence aux processus
cognitifs individuels l'auteure retient la thèse que l'apprentissage se construit dans une «
relation réflexive » entre les pratiques sociales d'une communauté et les processus de
construction individuelle. La notion de microculture de classe est tout spécialement développée
afin d'appréhender les apprentissages individuels et collectifs dans leur relation constitutive
avec les normes les pratiques les significations reconnues et partagées entre un enseignant
et ses élèves. Elle fait l'objet d'une recherche rigoureuse menée dans deux classes de
troisième année primaire (élèves de 9 ans) pendant une année scolaire dans le cadre
d'activités de résolution de problèmes multiplicatifs. Les dynamiques contrastées des deux
microcultures de classe sont examinées du point de vue des régulations entre les apprentissages
individuels et les pratiques et normes communautaires de chaque classe. De nombreux exemples
d'interactions entre l'enseignant et les élèves et de productions d'élèves sont exposés.