Annie Ernaux a défini sa voix narrative comme un je transpersonnel mettant l'accent sur la
dimension intersubjective de son oeuvre. Ce livre suggère que sa voix est avant tout
transgressive dans le sens où elle remet en question les frontières entre soi et les autres
mais aussi entre genres et codes culturels autobiographie et invention espaces publics et
privés individuel et collectif réalité et fiction émotion et retenue histoire et Histoire
objectivité et subjectivité. Cet ouvrage propose une étude des stratégies qui contribuent à ces
transgressions : parmi eux la relation interchangeable entre soi et les autres les aspects
thématiques et stylistiques le rôle de l'intertextualité les relations avec le lectorat la
dimension métacritique de l'oeuvre les représentations du dehors et du quotidien. Ce livre
analyse non seulement les oeuvres (semi-)autobiographiques d'Ernaux mais également des
entretiens textes occasionnels et critiques écrits journalistiques et journaliers de
l'auteure afin de mieux démontrer la porosité générique de son oeuvre. Première étude de cette
ampleur qui mette l'accent sur les procédés littéraires de l'oeuvre d'Ernaux cet ouvrage place
la notion de transgression (comme procédé de subversion et de questionnement) au coeur d'une
écriture qui occupe une place cruciale dans le champ littéraire contemporain.