L'auto-traduction est une pratique assez rare. Parmi les quelques auteurs qui ont choisi de se
traduire eux-mêmes se trouve Eric de Kuyper auteur d'un cycle romanesque écrit en néerlandais
dont il a traduit lui-même les deux premiers tomes en français : Aan zee 1988 (Vacances
ostendaises 1995) De hoed van tante Jeannot 1989 (Le chapeau de tante Jeannot 1996). Dans
ces quatre textes qui racontent l'histoire d'une famille plurilingue et multiculturelle
l'ouvrage d'Ann-Mari Gunnesson étudie avec précision les écarts culturels entre l'original en
néerlandais et la traduction en français. L'enjeu est de savoir si l'image culturelle reflétée
dans les deux versions linguistiques est identique. Autrement dit : l'auto-traducteur a-t-il
modifié le texte source en vue de le faire mieux correspondre au monde conceptuel du lectorat
cible ? S'appuyant sur les théories associées à la branche de recherche à caractère
multi-disciplinaire dite « Translation Studies » cette étude ouvre de nouvelles perspectives
sur l'auto-traduction en Belgique.