La pensée moderne en déconnectant la foi du dogme et la morale de toute métaphysique ce que
la Réforme protestante avait préparé aspire à construire l'autonomie morale de l'individu. Son
expression accomplie est l'impératif de Kant qui indépendant de la raison pure spéculative
non seulement stipule la liberté de la volonté face au déterminisme scientifique mais constitue
aussi un défi à la vérité. Toutefois cette autonomie morale de l'individu n'apporte plus la
détermination qui caractérisait la théogonie hégélienne l' hybris nietzschéen et le silence
respectueux avec lequel Wittgenstein répondait à l'indicible. La liberté construit-elle le
règne de l'expérimentation perpétuelle? Or si la liberté d'opinion et la priorité des
procédures consensuelles définissent la démocratie moderne selon les thèses de l'École de
Francfort le fondement de l'éthique s'inscrit désormais dans le refus de tout fondement
intellectuel: il n'y a plus d'éthique indépendante de la politique qui permette de juger cette
dernière - tout est devenu politique . Néanmoins pour qu'il y ait vraie liberté le rapport
avec l'Autre doit être consciemment évalué car la liberté ne consiste pas à faire ce que l'on
veut (c'est-à-dire à suivre ses pulsions ou le conditionnement social) mais à vouloir ce que
l'on fait . L'auteur propose un survol historique raisonné qui aborde les questions
essentielles de l'éthique politique du temps présent.