Alors que l'Europe célèbre en 2012 l'Année européenne du vieillissement actif et de la
solidarité entre les générations ce livre revient sur la mise en oeuvre d'une politique de «
vieillissement actif » en Belgique à travers le prisme de l'outplacement généralisé aux 45 ans
et plus. Situant les origines internationales du « vieillissement actif » l'auteur rappelle
d'abord que cette idée se réduit une fois encore à vouloir prolonger les carrières. Surtout
en s'appuyant sur l'observation de vingt candidats et d'une trentaine de consultants en
outplacement il explique comment ce dispositif organise une nouvelle manière de gérer les fins
de carrière de plus en plus « à distance » de l'État via l'intervention de ces consultants et
via un report de la responsabilité de la quête d'emploi à charge de l'individu. L'inspiration
foucaldienne lui permet de relier cette action publique (la conduite des conduites) et le
travail sur soi (la conduite de soi) dans un seul et même mouvement au coeur des pratiques des
professionnels de l'outplacement. Si l'individu y est appelé à devenir « self-sufficient »
l'analyse montre que tous n'y parviennent pas et que des formes de résistance se dessinent. In
fine si le but de cette action publique est de « remettre le sujet au coeur du débat » ses
effets paradoxaux appellent un regard sociologique renouvelé auquel entend contribuer cet
ouvrage.