L'État ne produit pas de sens. Laïque il se l'interdit même au-delà des droits de l'homme et
des principes fondateurs de l'État de droit démocratique. Ce sont les communautés de foi et de
conviction qui avec des mouvements humanitaires et sociaux cherchent à humaniser et à
socialiser les citoyens. Ils y trouvent une légitimité collective et se constituent ensemble en
références d'intérêt général. C'est que les personnes ne sont pas seulement les citoyens d'un
État et qu'une société ne se réduit ni à l'État ni à ses communautés de conviction. Si les
deux sont légitimes leurs compétences ne doivent-elles pas être articulées ? N'est-ce pas à
l'État garant de l'intérêt général qu'il appartient d'y veiller ? Entre la loi absolue de
Dieu doit l'emporter sur la loi contingente des hommes et la volonté générale de l'État
démocratique doit l'emporter sur les volontés de confessions particulières trois conditions
doivent permettre le vivre ensemble . Primo qu'on s'accorde sur le noyau de valeurs qui
traduisent la dignité humaine et servent de référent commun. Secundo qu'on délimite les
champs d'intervention normative respectivement juridique et moral de l'État et des
communautés de sorte que ces dernières puissent prendre part au débat démocratique sans
intervenir dans la décision démocratique. Tertio que pour prévenir ou pour gérer des conflits
on s'accorde sur des règles et des procédures formelles. Si cela peut se faire il n'y a pas
d'objection à ce que l'État impose à la fois ce noyau substantiel commun et ces règles
formelles aux diverses communautés qui le peuplent.